Les multiples annonces du groupe PSA sur la mise en place de plans sociaux et surtout la suppression de 8000 postes en France suscite légitimement la colère et l’incompréhension d’une majorité de français. La Bretagne elle-même est touchée, perdant plus d’un millier d’emplois dans l’entreprise de Rennes, sans compter tous les sous-traitants dépendants de l’activité automobile.
Or, si les invectives politiciennes se concentrent sur l’entreprise PSA en elle-même et les erreurs stratégiques qu’elle aurait faite, il serait de bon ton de se poser la question de la pertinence des promesses démagogiques des dernières élections. Souvenez vous : “Produire en France” était leitmotiv quotidien, véritable fer-de-lance de la campagne électorale et noeud d’un grand nombre de débats politiques. Réindustrialisation sublimée et prônée d’un bout à l’autre des tendances politiques, elle n’apparaît aujourd’hui que slogan électoral sans lendemain.
Qui s’insurge quand Renault, fleuron de l’industrie automobile française, ne fait produire que 22% de ses véhicules en France ? Qui remet en place ces affligeants journalistes qui, inconscients politiques, invectivent PSA sur ses “44 %” produits en France, “trop élevés pour assurer une quelconque compétitivité” ?
On attendait une prise de conscience politique de l’importance d’un protectionnisme raisonné et raisonnable, replaçant la consommation franco-française comme base de sauvegarde des emplois. Elle eu lieu. Mais dans le silencieux pays réel, ces ouvriers et salariés qui voient leurs usines partir s’installer au Brésil (Doux) ou ailleurs. Cette dramatique réalité sociale n’a été que temporairement usité par un pays légal qui exècre, avec une odieuse assurance, l’intelligence politique, économique et sociale.
A l”heure d’aujourd’hui, les regards médiatiques commencent à se tourner vers les droits de douanes infligés par la Chine, “inacceptables freins économiques à l’expansion des entreprises européennes” contre lesquels les Etats Unis seraient en passe de lancer un recours. Ne serait il pas plus judicieux de se poser la question de la réindustrialisation française et les moyens à mettre en place pour pouvoir raisonnablement soutenir l’industrie française en empêchant notamment les décentralisations internationales de nos usines (via peut être un allègement de l’étouffant coût du travail français) ? Mais ces questions réclament à l’évidence le bon sens politique que nos politiciens semblent avoir abandonné il y a bien longtemps…